Lorsqu'on évoque la mode japonaise, impossible d'ignorer les tabi, ces chaussures emblématiques au design unique, reconnaissables à la séparation entre le gros orteil et les autres. Aujourd'hui, les tabi ne sont plus seulement un héritage culturel japonais : elles ont été réinterprétées et réinventées par la mode contemporaine pour devenir un symbole de style avant-gardiste.

Mais d'où viennent-ils ? Comment ont-ils évolué au fil des siècles ? Découvrons l'histoire fascinante des tabis.

Les origines du Tabi : Japon, XVe siècle

Les premières tabi sont apparus au XVe siècle, durant la période Muromachi au Japon. À l'origine, les tabi étaient des chaussettes épaisses en coton conçues pour être portées à l'intérieur avec des sandales traditionnelles telles que les zōri ou les geta. Leur forme distinctive, qui sépare le gros orteil des autres, permettait aux lanières des sandales de rester bien en place.

Le mot « tabi » se traduit littéralement par « chaussette de voyage », reflétant l’importance de la marche dans la culture japonaise ancienne.

À cette époque, les tabi étaient principalement portés par les classes supérieures : samouraïs, nobles et riches marchands. Avec le temps, elles sont devenus plus accessibles et ont été adoptés par le grand public.

L'évolution : du tissu aux semelles renforcées

Durant la période Edo (XVIIe-XIXe siècles), les artisans ont commencé à fabriquer des tabi en cuir ou avec des semelles renforcées pour être portés à l'extérieur, en particulier par les ouvriers, les agriculteurs et les travailleurs des rizières.

Ces nouveaux modèles, appelés jika-tabi (« tabi de sol »), étaient durables, flexibles et conçus pour résister aux longues journées de travail. Leur praticité a conduit à leur adoption par les ouvriers et même par les soldats japonais pendant la Seconde Guerre mondiale.

Même aujourd'hui, au Japon, certains travailleurs continuent de porter des jika-tabi en raison de leurs propriétés antidérapantes et de leur confort.

Tabi dans la mode moderne : de l'artisanat aux défilés

Le véritable tournant pour les tabi dans la mode mondiale a eu lieu en 1988, lorsque le créateur belge Martin Margiela a dévoilé ses célèbres Tabi Boots lors de sa première collection. S'inspirant des tabi traditionnels, Margiela a conçu une botte haute en cuir blanc avec l'emblématique séparation des orteils.

La botte Tabi a choqué, perturbé et intrigué le monde de la mode, acquérant rapidement un statut culte dans les cercles avant-gardistes. Depuis, les chaussures Tabi ont été réinventées sous diverses formes, notamment des bottes, des ballerines, des baskets et même des sandales de luxe.

Ainsi, la tabi a évoluée de la tradition à l'avant-garde, et d'une chaussette fonctionnelle pour un objet de mode très convoité.

Conclusion : Plus qu'une simple chaussure, une icône

Les tabis sont bien plus qu'un simple accessoire de mode ; elles témoignent de la tradition, de l'évolution et de l'avant-garde. Qu'elles soient choisies pour leur héritage historique ou pour leur style moderne, les tabis continueront sans aucun doute de marquer les esprits et d'embellir les podiums pendant des années.

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